jeudi 22 octobre 2009

Bon 97 ième soeur Olivette !


Soeur Olivette Désilets a eu 97 ans hier . C'est la tante de ma mère , ma grande tante. Elle est née à Bécancour en 1912 et a grandie sur une terre d'une île de la rivière Bécancour que les abénakis appellent Wôlinak. Sur la ferme il y avait une sucrerie , un cheval et '' tout ce que tu voudras '' selon son expression.

Depuis quelques années elle réside à la maison mère des Soeurs Grises sur le Boul. René Lévesque dont l'entrée principale se trouve sur Guy.


Dans cette grande résidence il y plus d'une centaine de soeurs âgées, chacune avec son trésor et ses souvenirs d'un siècle qu'elles ont traversées. Elles ont été témoin d'un lot incroyable de tranformations sur les plans de la technologie et de la sociologie.

Dans ce grand couvent il y a de grands escaliers en bois , sûrement en chêne , des infirmeries et une crypte. Jusqu'à récemment ce sous-sol exposait les reliques de la fondatrice Marguerite d'Youville. On a déménagé ces dernières à Varennes son lieu de naissance . Comme l'édifice a été vendu à l'université Concordia qui en fera son pavillon des Beaux-Arts , tout le monde va déménager. Où ? On ne sait pas trop encore . Quand ? D'ici 2 ans environ .


Ce sera tout un passage pour ces soeurs âgées. Olivette se dit confiante. À 97 ans elle va parfois visiter une collègue plus que centenaire et lui apporte des peanuts . De son doigt maigre et vieux elle se réjouit encore à en grignoter quelques unes.

Hier , lors de ma visite elle m'a montré des feuilles d'érable cueillis dans le jardin . Elle m'a indiqué qu'il lui en restait sous son ' Prions en Église ' . Je les ai prise et lui ai montré , ça faisait trois . Après les avoir regardé elle me les a offerte avec un joli sourire . Je les ai aussitôt mise dans mon sac comme s'il s'agissait d'un bouquet rare .

On a parlé du 50 ième anniversaire de mariage de son neveu Fernand et de bien d'autres choses.

J'ai quitté avec un sentiment de gratitude . Elle était si heureuse de ma petite visite toute simple . Sa joie était la mienne !

Je suis sorti et me suis souvenu qu'autrefois , il y a bien longtemps, coulait un ruisseau exactement à cet endroit . Du moins c'est ce que j'avais déjà vu sur une carte. Même qu'après la création du premier aqueduc de Montréal on y avait creusé un réservoir pour stocker l'eau qu'on pompait depuis l'étang de Côte-des-Neiges.

Comme bientôt la vocation de cet espace va changer il est bon de se rappeler ces faits. Aux ruisseaux et à la fôrêt d'origine se succéda une terre agricole , un réservoir et la maison mère des Soeurs Grises .

Ce lieu du centre-ville a sa mémoire propre qu'il serait pertinent de conserver par une création artistique ou architecturale , d'autant plus qu'il abritera les Beaux-Arts de Concordia jusqu'à ce que l'histoire amène à nouveau une autre vague de changement .

Les pierres, elles , se souviendront du sourire de soeur Olivette et de sa bonne humeur de feu.

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