samedi 31 octobre 2009

Les milieux humides du Bois-de-Saraguay et autres .


Le Bois-de-Saraguay est un bijou de Montréal. Daniel Guilbert a grandi tout près . Dans cette forêt il a pris le goût de la liberté. C'est en sa compagnie que nous y sommes allé jeudi dernier .

Ce boisé est reconnu pour ses marécages , sa faune et sa flore. Le chêne à gros fruits, le hêtre et l'érable noir y sont assez abondant contrairement au Mt-Royal . La capillaire du Canada y est aussi très présente et bien d'autres plantes aussi.

( Daniel Guilbert encore étonné devant sa découverte )


Dans notre marche exploratoire nous y avons remarqué bien des vestiges plus ou moins récents dont une borne fontaine d'une autre époque ainsi qu'un petit trône pour campeur ou chasseur. Il semble bien que ce boisé fut épargné d'un projet domiciliaire qui n'a jamais vu le jour , du moins c'est ce dont semble témoigner la présence de cette borne fontaine .

Les marécages attirent quantité d'oiseaux dont le grand héron , le canard branchu , la bernache du Canada et bien d'autres animaux .

( preuve qu'il y a encore de la chasse dans le secteur )


Au nord du Boulevard Gouin le boisé est moins fréquenté. Selon les dire de Daniel , autrefois on pouvait y voir un manoir qui a totalement disparu . Ce qui fut vraisemblablement l'écurie demeure encore visible depuis le Boul. Gouin.

Un mur de pierre témoigne jusqu'où le niveau d'eau pouvait monter surtout aux dégels printaniers . Il devait y avoir une petite rivière dont on peut encore voir les vestiges.

Ce territoire marécageux assez particulier de l'île de Montréal n'est pas sans rappeler l'ancien ' Village aux oies ' qui se trouvait dans l'actuel quartier de Pointe-St-Charles ( Victoriatown ) où les amérindiens venaient justement y chasser l'oie . Il en fut sûrement de même ici.


( l'ancien écurie en question )


Ce petit territoire riche en bio-diversité fut acquis par la ville de Montréal dans les années 80 afin de le protéger du développement immobilier ainsi que du vandalisme . Il s'agit ici d'un écosystème parmi les plus riches de l'île qui a beaucoup à nous apprendre sur la forêt pré-coloniale de la région . Le parcourir c'est comme remonter le passé pour aboutir au présent .

Merci à Daniel de nous y avoir guider et d'en être un vaillant gardien .

jeudi 22 octobre 2009

Bon 97 ième soeur Olivette !


Soeur Olivette Désilets a eu 97 ans hier . C'est la tante de ma mère , ma grande tante. Elle est née à Bécancour en 1912 et a grandie sur une terre d'une île de la rivière Bécancour que les abénakis appellent Wôlinak. Sur la ferme il y avait une sucrerie , un cheval et '' tout ce que tu voudras '' selon son expression.

Depuis quelques années elle réside à la maison mère des Soeurs Grises sur le Boul. René Lévesque dont l'entrée principale se trouve sur Guy.


Dans cette grande résidence il y plus d'une centaine de soeurs âgées, chacune avec son trésor et ses souvenirs d'un siècle qu'elles ont traversées. Elles ont été témoin d'un lot incroyable de tranformations sur les plans de la technologie et de la sociologie.

Dans ce grand couvent il y a de grands escaliers en bois , sûrement en chêne , des infirmeries et une crypte. Jusqu'à récemment ce sous-sol exposait les reliques de la fondatrice Marguerite d'Youville. On a déménagé ces dernières à Varennes son lieu de naissance . Comme l'édifice a été vendu à l'université Concordia qui en fera son pavillon des Beaux-Arts , tout le monde va déménager. Où ? On ne sait pas trop encore . Quand ? D'ici 2 ans environ .


Ce sera tout un passage pour ces soeurs âgées. Olivette se dit confiante. À 97 ans elle va parfois visiter une collègue plus que centenaire et lui apporte des peanuts . De son doigt maigre et vieux elle se réjouit encore à en grignoter quelques unes.

Hier , lors de ma visite elle m'a montré des feuilles d'érable cueillis dans le jardin . Elle m'a indiqué qu'il lui en restait sous son ' Prions en Église ' . Je les ai prise et lui ai montré , ça faisait trois . Après les avoir regardé elle me les a offerte avec un joli sourire . Je les ai aussitôt mise dans mon sac comme s'il s'agissait d'un bouquet rare .

On a parlé du 50 ième anniversaire de mariage de son neveu Fernand et de bien d'autres choses.

J'ai quitté avec un sentiment de gratitude . Elle était si heureuse de ma petite visite toute simple . Sa joie était la mienne !

Je suis sorti et me suis souvenu qu'autrefois , il y a bien longtemps, coulait un ruisseau exactement à cet endroit . Du moins c'est ce que j'avais déjà vu sur une carte. Même qu'après la création du premier aqueduc de Montréal on y avait creusé un réservoir pour stocker l'eau qu'on pompait depuis l'étang de Côte-des-Neiges.

Comme bientôt la vocation de cet espace va changer il est bon de se rappeler ces faits. Aux ruisseaux et à la fôrêt d'origine se succéda une terre agricole , un réservoir et la maison mère des Soeurs Grises .

Ce lieu du centre-ville a sa mémoire propre qu'il serait pertinent de conserver par une création artistique ou architecturale , d'autant plus qu'il abritera les Beaux-Arts de Concordia jusqu'à ce que l'histoire amène à nouveau une autre vague de changement .

Les pierres, elles , se souviendront du sourire de soeur Olivette et de sa bonne humeur de feu.
( Cliquez sur l'image pour agrandir )

Observez le ruisseau en pointillé sur le terrain du couvent des Soeurs Grises.


Reproduction d'images extraites du volume PIGNON SUR RUE aux éditions Guérin

mercredi 21 octobre 2009

jeudi 15 octobre 2009

Avant que l'eau ne s'endorme ...

À l'île Ste-Hélène y a de l'eau . Oui des ruisseaux, des bassins et le fleuve qui grouillent.
De l'eau pour dire la Vie. De l'eau et des aulnes.

Parmi ces eaux y en a qui dormiront pour l'hiver. Y a des flots qu'on n'entendra plus.
Y a des reflets qu'on ne verra plus.

La glace !

Oui, la glace avec sa propre lumière.

Les eaux calmes de l'été ne miroiteront plus nos visages ni le ciel.
La glace , elle , sera un nouveau chemin !

mardi 6 octobre 2009

Quelque part dans le présent sur le mont-Royal.

( Aquarelle du début du 20è. siècle . À gauche la maison Smith )

Il y a quelques jours nous sommes allé sur le Mont-Royal. À chaque fois que nous nous y rendons c'est tout comme s'il n'y avait plus de temps . Par moment on se croirait au début du 20è. siècle un peu comme dans l'aquarelle ci-haut.

En fait nous y allons dans une disponibilité à l'instant présent où nos yeux et nos oreilles s'ouvrent attentivement à la sensualité des lieux.


Plus souvent qu'autrement nous convergeons vers le marécage de la montagne . Nous aimons y observer le niveau de l'eau selon les mois.

Lors de notre dernier passage nous y avons trouvé une bonne quantité d'eau. Faut dire que les pluies des derniers jours ont contribué à rehausser ce niveau !

Nous sommes toujours dépaysé devant cet endroit où l'humain n'y passe que très sporadiquement. Il s'agit d'un ailleurs en plein coeur de la ville.

Je vous dirais que la photo ci-haut a été prise dans la région de Mont-Laurier et vous me croiriez sans doute.


N'est-il pas essentiel de conserver ces lieux qui nous transportent dans un au-delà de nous-même où la vie foisonne et qui n'a été que très peu aménagé au fil de l'histoire. Il s'agit d'un de ces endroits quasi-invariables qui permet de découvrir cette dimension à l'intérieur de nous-même.

Ces espaces au-dedans de nous transpire la paix et rayonne la vie.

Les flamboyants érables rouges deviennent alors de mystérieux signes de l'imminente transformation du vivant dont les imperturbables racines trouvent des analogies avec notre condition d'être humain.

Marécage et érable rouge , en tout cas , ne se dévoilent que dans l'esprit du présent , notre véritable demeure !